Prérequis : avoir suivi le cours sur le calme mental 1 si possible.
Être libre et écoresponsable nécessite d'aiguiser son attention sur le fonctionnement subtil de son esprit afin de mieux le comprendre et de pouvoir agir dessus.
Le fondement du bouddhisme est la non-violence -compassion, dotée de sagesse.
Et, adhérer et/ou refouler ses émotions, c'est déjà de la violence tant à soi-même, qu'envers autrui.
C'est être esclave de soi-même. Comment s'en affranchir ?
Nous aborderons comment transformer les émotions en moyens habiles de qualité d'être consciente, bienveillante et efficace : Le vrai problème n'est pas l'émotion qui n'est en fait, qu'un processus naturel.
Prendre conscience du rapport que nous entretenons avec elle.
C'est ce qu'enseigne le bouddhisme : à l'accepter et à se remettre en question pour transformer le type de relation que nous entretenons avec elle.
Le bouddhisme nous invite à nous confronter à la réalité de la souffrance, qui est indissociable de l'existence. La nier ne sert à rien. Il nous montre comment mettre de la distance entre la douleur et nous, en utilisant la raison -logique et intuitive.
Ce qu'elle est véritablement, ce qui la fait émerger, ce que l'on en fait et ses effets systémiques...
Cette forme de questionnement est créatrice. Elle amène un autre regard sur soi-même, les autres et le monde et une manière différente de les aborder, à partir de cet espace de fraicheur, produit par l'investigation consciente et appliquée.
Cette fraîcheur se découvre en questionnant sans cesse, avec enthousiasme et curiosité bienveillante, ce que nous expérimentons. Une sensation d'espace, de joie tranquille et d'ouverture grandit et s'épanouit en nous.
Ārya Nāgārjuna explique :
Cette Sagesse ancestrale nous montre aussi, comment éprouver un sentiment de bonté vis-à-vis de soi et de toutes les personnes concernées par la situation qui pose problème. C'est un changement radical d'attitude qui n'est ni fataliste ni masochiste, puisque ce comportement vise à ne plus subir la douleur, à ne plus s'identifier à elle.
Cela s'apprend. C'est ce que tenterons d'expérimenter dans cet atelier.
Cette capacité à savoir réguler avec justesse, ses pensées et émotions est une responsabilité individuelle essentielle à la réussite de tout projet écodurable et la porte à la liberté individuelle écoresponsable.
Elle nécessite une ouverture et un entraînement de l'esprit volontaire et assidu, dont cette grande tradition nous offre des clés pour retrouver un équilibre harmonieux, malgré les situations apparentes, difficiles.
Ces deux jours s'appliqueront à :
- Savoir appliquer les antidotes appropriés au bon moment,
- Pouvoir générer et mobiliser l'enthousiasme, la détente et l'ouverture dans son quotidien, fort d'une fine observation et juste compréhension de la manière dont les pensées surgissent, s'enchaînent et entraînent un monde apparent d'émotions plaisantes, déplaisantes ou neutres auxquelles un "soi" s'identifie...
- Profiter de l'obstacle comme une opportunité à renoncer à nos automatismes conditionnés et à choisir l'attitude et le comportement appropriés à la situation, dans une perception systémique écoresponsable.
Toute une aventure de surprises nous attend, à l'exploration d'un juste équilibre d'ouverture et de bienveillancede notre esprit .
Du point d'équilibre, né d'un aspect de notre esprit plus stable et clair, et d'une ouverture bienveillante, nous pouvons développer notre aptitude à lâcher l'emprise de la saisie d'un soi qui existe véritablement, afin de faire cesser nos projections négatives en chaîne et d'actualiser une vision plus juste des phénomènes comme ils se manifestent à nous.
C'est une voie graduelle dont le Bouddhisme tire sa dimension philosophique de sa méthode phénoménologique qui consiste à investiguer le monde de l'intérieur, à la première personne -ça fait quoi en nous, par une attention finement aiguisée, un questionnement logique et des pratiques d'absorption méditative, selon les capacités et motivation de chacun.
Nous nous appliquerons à écouter, réfléchir et méditer sur la conception d'un soi et la manière dont notre esprit s'en saisit, en faisant des liens entre la perception de notre vie et les évènements du monde, afin de débusquer le véritable fauteur de trouble, par le développement de la vision supérieure.
La vue supérieure est une conscience qui demeure sans interruption sur son objet vertueux, et qui a la capacité d’analyser cet objet de façon très détaillée. Elle est indissociable du calme mental authentique et permet,
Il s'agit, pour commencer, de mieux comprendre comment les phénomènes existent, afin de pouvoir appliquer les deux types d'antidote, basés sur l'interdépendance :
Notion de loi de causes à effets, agir en relation avec cette loi, éviter le Samsara et atteindre le Nirvana - Voie Mondaine, cultiver les actes vertueux et renoncer aux actes négatifs, protéger le bonheur d'autrui.
Notion plus profonde, c'est la voie du milieu qui permet de comprendre le vide d'existence intrinsèque des phénomènes et de l'éprouver spontanément, avec serenité et effort joyeux.
"Toute chose est établie sur une base de désignation" permet par cette compréhension, la réalisation certaine et ultime, l'atteinte de la Bouddhéité - Voie Supra-mondaine, compréhension ultime des phénomènes.
Être conscient qu’une chose existe en dépendance d’une autre est une étape déterminante pour la compréhension de la vacuité de cette chose.
L’interdépendance est l’outil principal qui permet de comprendre l’absence d’existence intrinsèque des phénomènes, c’est pourquoi tous les pratiquants dans le passé, ont souligné la nécessité d’assimiler ce point dès le début pour en tirer le fruit, grâce aux techniques méditatives appropriées.
Rechercher le «je» avec sagacité nous amène à développer une bonne compréhension de ce point :
La perception claire que le je est une imputation, plutôt que répéter «le moi est une simple désignation», sans comprendre ce que cela signifie et donc sans pouvoir l'expérimenter. Ce qui nous fait retomber dans les perturbations mentales en s'identifiant encore aux phénomènes apparents -prendre de façon personnelle.
Pour le bouddhisme, la saisie d'un soi est la source de tous nos problèmes : L'intensité d'une souffrance est directement proportionnelle à l'intensité de la saisie d'un soi. Fort de cette intensité, nous ressentons par exemple, soit une douleur physique et mentale, telle une frustration, soit nous rions ensemble, à la moquerie exprimée par autrui.
L'amour inconditionnel ne peut naître, sans la dissolution de la saisie d'un soi. L'attirance pour autrui, l'aversion ou la neutralité pour d'autres sont les projections mentales de la saisie d'un soi, surimposition de qualités ou de défauts par exemples.
Une preuve pour le bouddhisme : Dès que ses projections changent, la perception et les sentiments reliés se transforment, parfois en son contraire. Ces distorsions de la réalité sont des marques que notre amour est plus souvent motivé par nos propres besoins que par la considération d'autrui.
Cette exploration de notre manière de percevoir le quotidien, va encourager notre entraînement à débusquer rapidement, le fauteur de trouble pour s'en libérer et notre détermination à parvenir à unir calme mental et vue supérieure, prenant comme objet la vacuité, c'est-à-dire le non soi ou absence d'existence véritable.
C'est la voie supra-mondaine qui permet d'éliminer les perturbations jusqu'à leurs racines.
Et, pour débuter, comprendre et méditer sur la vacuité est très utile aussi, pour vaincre cette "sensation d'un je existant" qui crée nos difficultés quotidiennes, l'attachement, l'aversion, l'anxiété, le manque de confiance en soi, etc.
Peu à peu, nos perceptions ne seront plus accompagnées d'illusions, de saisies dualistes et un profond sentiment d'interdépendance et de responsabilité envers les êtres - ils prennent pour réel un moi, un autre qui n'existent pas - peut nous faire souhaiter qu'ils puissent tous réaliser la vacuité, non-soi.
L'aventure amusante, passionnante, se poursuit à l'exploration de la liberté écoresponsable de notre esprit.
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